Voici l'un des dinosaures les plus remarquables et des plus connus. Tout d'abord en raison de sa grande taille, mais aussi du fait de ces étranges plaques et pointes, qui se dressent, du cou jusqu'au milieu de la queue, presque à la verticale comme des remparts de chaque côté de son épine dorsale. Elles ont longtemps fasciné les paléontologues et le grand public depuis la découverte du premier spécimen par Othniel Charles Marsh, en 1877.
Marsh a d'abord pensé que ces plaques étaient posées à plat sur les dos de Stegosaurus, formant en quelque sorte une cuirasse sur l'animal, d'où son nom de "reptile à toit". Plus tard, d'autres découvertes ont montré qu'elles se tenaient à la verticale, et le nom est quand même resté, même s'il ne convenait plus. On s'est aussi beaucoup interrogé sur les deux rangs de plaques, afin de savoir si ces dernières étaient disposées deux à deux - chacune étant le reflet de l'autre - ou si elles étaient en quinconce (disposées en groupe de cinq, quatre en carré et une au milieu).
Mais quelles fonctions ces plaques pouvaient-elles avoir ? Elles pouvaient servir de protection, empêchant un assaillant de mordre le dos de Stegosaurus. Des canaux dans les plaques retenant les vaisseaux sanguins font penser à des régulateurs de température corporelle de l'animal. En tournant les plaques vers le soleil ou en les éloignant, Stegosaurus pouvait ainsi réchauffer ou refroidir son sang. Pour d'autres chercheurs, ces plaques n'avaient pas d'autre utilité que d'être visibles, car congestionnées (remplies) de sang, elles pouvaient peut-être changer de couleur afin d'impressionner un partenaire sexuel potentiel ou d'effrayer un prédateur. Il est aussi possible qu'elles aient eu toutes ces fonctions à la fois.
Les pointes du bout de la queue, mesurant parfois 1 m de long, étaient une arme redoutable. Sa longue queue souple se balançant, les pointes pouvaient infliger des coups mortels. La plupart des Stegosaurus avaient quatre pointes, mais d'autres pouvaient en avoir huit. Contrairement aux autres pointes, celles-ci étaient assorties par paires.
Le poids de Stegosaurus était supporté par des membres postérieurs puissants qui faisaient presque deux fois la longueur des autres. Il avait aussi des membres antérieurs courts, ce qui signifie qu'il marchait avec les épaules, le cou et la tête proches du sol.
Stegosaurus avait une petite tête et un long museau. Ses dents étaient petites et se trouvaient à l'arrière de la gueule. Les restes fossilisés indiquent qu'il aiguisait ses dents du haut et du bas l'une contre l'autre pour couper la nourriture. Il avait un bec qui pouvait couper les plantes comme une paire de cisailles. De récentes découvertes ont montré qu'il avait aussi des abajoues dans lesquelles il retenait la nourriture en attente d'âtre mâchée.
Du fait de l'intérêt qu'il suscite, Stegosaurus a généré beaucoup de mythes et notamment la théorie des deux cerveaux. Une cavité proéminente dans ses vertèbres iliaques (de la hanche) a fait penser à certains que cette poche abritait un cerveau auxiliaire contrôlant l'arrière de l'animal. Nous savons aujourd'hui qu'elle renfermait un centre nerveux (un ganglion [renflement que présentent les vaisseaux lymphatiques {liquide organique formé de plasma et de globules blancs} et certains nerfs]) transmettant des messages provenant du cerveau. On a aussi pensé que les plaques étaient amovibles et qu'il pouvait les agiter et les exposer à des partenaires sexuels ou à des prédateurs, mais il n'existe aucune cicatrice sur les squelettes marquant l'emplacement des muscles pour que l'animal puisse faire un tel exercice. De plus, quelques paléontologues ont suggéré qu'il était capable de se dresser sur ses pattes postérieures, aussi bien pour intimider ses rivaux que pour atteindre la nourriture en hauteur. Cela semble aujourd'hui improbable.
Comme avec d'autres dinosaures, les dernières décennies ont permis de réviser bien des jugements sur Stegosaurus. On pensait que sa queue traînait au sol, aujourd'hui, nous pensons au contraire qu'il la tenait en l'air.
Diverses découvertes de fossiles montrent que de petits troupeaux de Stegosaurus et de Camptosaurus ont coexisté. Vraisemblablement ces deux espèces n'étaient pas des concurrents alimentaires et vivaient dans une succession de pâturage.
Le Stégosaure dans les films :
Le Monde perdu : Jurassic Park (1997) – Jurassic Park III (2001)
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