mercredi 10 août 2022

Les dinosaures de A à Z : PSITTACOSAURUS

Psittacosaurus

Description

Osborn / 1923

Signification du nom

Reptile-perroquet

Autre nom

Protiguanodon

Classification

Ornithischia / Marginocephalia / Ceratopsia / Psittacosauridae

Epoque

Crétacé Inférieur (Barrémien - Aptien, 129 - 113 MA)
Psittacosaurus période

Hauteur

60 cm

Longueur

2 m

Poids

25 kg

Échelle

Psittacosaurus échelle

Régime

Herbivore

Pays

Mongolie (Övörkhangai, Dundgov', Dornogov'), Chine (Mongolie Intérieure, Liaoning) et Russie

Connu par

les restes de plus de 75 individus (dont plus de 15 squelettes complets)
psittacosaurus1

Espèces

16 espèces :
Psittacosaurus mongoliensis
"P".chaoyoungi Wang, 1983 : Renommé Chaoyangosaurus.
P.guyangensis Cheng, 1983 : De chine (Mongolie Intérieure); connu par quatre individus fragmentaires (dont un crâne partiel); taille estimée: 2 mètres.
P.liangi Li
u, 1999 :
P.mazongshanensis Xu, 1997 : De Chine (Gansu); identifié par un crâne, des vertèbres et des os des membres.
P.meileyingensis Sereno et al., 1988 : De Chine (Liaoning); connu par les restes de quatre individus (dont deux crânes complets).
P.neimongoliensis Russell & Zhao, 1996 : De Chine (Mongolie Intérieure); connu par un squelette quasi-complet plus divers éléments isolés.
P.ordosensis Russell & Zhao, 1996 : De Chine (Mongolie Intérieure); décrit à partir d'un crâne partiel.
P.osborni Young, 1931 : De Chine (Mongolie Intérieure); connu par les restes de plus de trois individus.
P.protiguanodonensis Young, 1958 : Synonyme de P.mongoliensis.
P.sattayaraki Buffetaut & Suteethorn, 1992 : Ceratopsien douteux découvert en Thaïlande; connu par une mâchoire fragmentaire.
"P".sibiricus Voronkevich & Averianov vide Leschinskiy et al, 2000 : Ceratopsien incertain.
P.sinensis Young, 1958 : De Chine (Shandong); connu par plus de vingt spécimens, dont cinq crânes complets.
P.tingi Young, 1931 : Synonyme de P.osborni.
P.xinjiangensis Sereno & Chao, 1988 : De Chine (Xinjiang) et de Russie; connu par plus de dix individus.
P.youngi Chao, 1962 : De Chine (Shandong); identifié par un squelette partiel avec crâne.

D'une taille assez insignifiante pour un dinosaure, Psittacosaurus est en fait un dinosaure très important dans l'évolution des dinosaures.
En effet, son crâne présente de nombreuses caractéristiques montrant qu'il serait probablement un ancêtre des Cératopsiens (les "dinosaures à cornes"); sa queue longue et une ossature légère le rapproche des Hypsilophodontes (les "dinosaures gazelles").
Le crâne de Psittacosaurus annonçait celui des Cératopsiens:
clip_image019_thumbprésence d'un bec courbe semblable à celui d'un perroquet actuel (d'où le nom de ce dinosaure...)
clip_image0191_thumbune crête d'os épais donnait à l'arrière de la tête de Psittacosaurus une forme carrée. Elle servait de point d'insertion aux muscles des puissants maxillaires inférieurs. Au cours des millions d'années de son évolution, cette crête s'est transformée en collerette osseuse caractéristique des Cératopsiens.
clip_image0192_thumbles os des joues de Psittacosaurus formaient deux saillies ressemblant à des cornes, précurseurs des pointes cornées qui poussaient de part et d'autre du bouclier céphalique des Cératopsiens (voir le Tricératops).
On pense que l'ancêtre des Cératopsiens serait l'un des dinosaures perroquets. Il semble toutefois improbable qu'il s'agisse de Psittacosaurus même, étant donné qu'il n'avait que 4 doigts alors que les Cératopsiens en avaient 5. De plus, le bec de Psittacosaurus était édenté, alors que le bec supérieur des premiers Cératopsiens, les Protocératopsidés, était pourvu de dents.
Psittacosaurus pouvait être quadrupède ou bipède: comme les Hypsilophodontes, il pouvait se dresser sur deux pattes pour s'enfuir rapidement.
Ainsi, Psittacosaurus permet de comprendre globalement l'évolution des dinosaures Hypsilophodontes (Crétacé inférieur) aux Cératopsiens (Crétacé supérieur): augmentation du volume, quadrupédie, apparition de nouvelles structures osseuses (collerette et cornes).
Cette évolution anatomique conduit donc à l'apparition d'une nouvelle lignée de dinosaures. Elle est due notamment à un changement dans le régime alimentaire: au Crétacé (135 à 65 millions d'années), les plantes à fleurs se développent massivement, apportant de nouvelles sources de nourriture. Les grandes forêts d'araucarias ont dû céder la place peu à peu à des espaces plus ouverts et herbacés; les dinosaures se sont alors adaptés à ces nouvelles conditions de vie: par exemple, les Iguanodons ont cédé la place aux Hadrosaures et en Asie sont apparus les Cératopsidés. Le Psittacosaure se nourrissait principalement de tiges ligneuses de plantes à fleurs et de graines à enveloppes dures qu'il cassait à l'aide de son bec tel un perroquet.
A l'évolution anatomique, il faut ajouter une évolution géographique, puisque au Crétacé supérieur, le climat asiatique est devenu plus hostile par rapport à l'Amérique du Nord. Les troupeaux de dinosaures à cornes ont migré progressivement vers le Nord de l'Amérique, qui est devenu une aire refuge pour beaucoup de dinosaures, d'où l'extrême richesse de la faune dinosaurienne d'Amérique du Nord à la fin de l'époque des dinosaures.
On ne retrouve pas de Cératopsiens en Europe, car il n'y avait plus de communication entre ces deux continents au Crétacé supérieur, l'océan Atlantique s'étant en effet ouvert à partir du début du Crétacé et isolant deux principales masses continentales dans l'hémisphère Nord.
Ainsi, les derniers dinosaures furent parmi les plus variés et présents sur toute la surface de la Terre. Parmi les dinosaures exclusivement du Crétacé supérieur, on retrouve ainsi les Cératopsiens (sauf les Psittacosauridés), les Hadrosaures, les Ankylosauridés, les Ornithomimidés (dont Gallimimus) et des Théropodes comme le célèbre Tyrannosaurus rex, ce qui fait plus de 60 genres connus actuellement.
La formidable diversité des derniers dinosaures n'est pas due à un changement climatique, mais à l'évolution de la flore et à la fragmentation de la Pangée. Cet immense continent a commencé à se disloquer dès le début du Jurassique, ce qui a limité les migrations et isolé des populations d'animaux qui vont évoluer indépendamment, comme en témoigne donc le dinosaure charnière Psittacosaurus.
Dans une étude de 2016 sur un fossile très bien conservé du Psittacosaurus mongoliensis , une équipe dirigée par le scientifique anglais Jakob Vinther a pu découvrir des résidus du pigment cutané mélanine dans les traces fossiles de peau. Les chercheurs ont ainsi pu tirer des conclusions sur la coloration antérieure de la peau de l'animal. Ce petit herbivore était coloré comme un cerf récent. En utilisant différents angles d'éclairage sur un modèle 3D, ils ont découvert que la peau du dessus du Psittacosaurus était brunâtre et de couleur plus foncée que la peau du dessous. Une telle coloration était probablement particulièrement bien adaptée au camouflage dans les zones boisées.
En janvier 2021, Jakob Vinther et ses collègues ont étudié le spécimen de Francfort de Psittacosaurus (SMF R 4970) des gisements de Jehol du Crétacé précoce du Liaoning. Ce spécimen montre la meilleure préservation des téguments écailleux de tous les dinosaures non aviaires décrits jusqu'à présent. La préservation des motifs de couleur et du contre-ombrage a permis une reconstruction détaillée de l'apparence physique du Psittacosaurus. Ils ont également constaté que la région du cloaque avait été préservée. La belle anatomie est remarquablement bien conservée. L'anatomie et la pigmentation du cloaque diffèrent des régions du corps voisines. Les scientifiques n'ont pu découvrir aucune information sur l'écologie ou le sexe de ce dinosaure.

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